samedi 26 septembre 2020

Obligations et trousse de soins du club

 



par Eric GUILLOUSSOU, cadre infirmier de santé.
Judoka au 54 R.A. dojo des palmiers - www.54-ra-dojodespalmiers.fr - Page Facebook 54 R.A. dojo des palmiers
 

La sécurité des judokas est une idée presque obsessionnelle des clubs. Afin de limiter les risques sur les tatamis : la formation et la prévention sont de rigueur. Ainsi les clubs, à l’instar du judoka doivent posséder une trousse de soins adaptée.

Les clubs de judo ont des obligations réglementaires en matière de sécurité et de détention d’une trousse de soin.

Code du sport Art. R322-4 :

« Les établissements d’activités physiques et sportives doivent disposer :
- d’une trousse de secours destinée à apporter les premiers soins en cas d’accident ;
- d'un moyen de communication permettant d’alerter rapidement les services de secours ;
- d'un tableau d’organisation des secours (comportant les adresses et n° de téléphone des personnes et organismes susceptibles d’intervenir en cas d’urgence). »


Ainsi il convient pour le club de réaliser un tableau récapitulatif des adresses et numéros de téléphone des secours. Le meilleur affichage reste à proximité immédiat du téléphone. 
 
 
Urgence vitale = SAMU 15
Urgences (non vitale, feu etc) = pompier 18 ne pas raccrocher avant que l’opérateur vous invite à le faire.
Appel d’urgence international 112
Médecin proche du dojo
Responsable du club (président)
Sensei
Responsable du local (gardien, mairie...)


 


Il sera bon de mettre un aide-mémoire, une main courante et un crayon à côté du téléphone.

Voici un exemple d’aide-mémoire :

« Bonjour, je m’appelle....... (vous pouvez ici indiquer si vous êtes secouriste ou soignant par exemple) Je vous appelle du dojo .... à l’adresse suivante ........ pour ..... (nombre) victime(s). Mon numéro de téléphone où vous pouvez m’appeler est le : .............. (inscrire ici le numéro avec le poste que vous appelez) »


Puis décrivez les circonstances de l’accident et si la victime prend un traitement médicamenteux (si vous le savez).

Donner un bilan vital :
- la personne est consciente ou non ?
- respire-t-elle ou non ? A quelle rythme (rapide ou lentement).
- fait-elle un bruit particulier en respirant ?
- avez-vous ou non un pouls ? Si oui à quel endroit (poignet, gorge ou creux de l’aine) ? Quel est sa fréquence par minutes (ex : 84 battements par minutes).
- etc.

Donner un bilan lésionnel :
- le rachis est-il, ou semble-t-il, touché ?
- présence ou suspicion de fracture ? Où ? Voyez-vous l’os ?
- la victime présente-t-elle une hémorragie ?
- se plaint-elle de douleurs ? si oui où ?
- etc

Indiquer les premiers gestes effectués (couverture de survie, déplacement, immobilisation, compression...)
Indiquer quel matériel vous avez à votre disposition : trousse de secours, défibrillateur, brancard, etc.

Et surtout deux grands principes :
- RESTER CALME,
- DEMANDER TOUJOURS LA PERMISSION AVANT DE RACCROCHER (si les secours ont besoin de renseignements complémentaires ils vous poseront des questions, c’est pour cela qu’il ne faut pas raccrocher avant leur autorisation).

Si vous avez un peu d’expérience ou si vous y pensez il est bien de noter sur la main courante les actions que vous avez menées (heure de l’accident, gestes effectués, heure d’appel des secours, consignes particulières des secours, etc).

De plus en plus de structures sportives possèdent un défibrillateur externe automatique (D.E.A). Mais qui peut l’utiliser ?

Voici la réponse réglementaire :

Arrêté du 6 novembre 2009 relatif à l’initiation des personnes non médecins à l’utilisation des défibrillateurs automatisés externes.
Art. 1er − L’utilisation d’un défibrillateur automatisé externe par des personnes non médecins en cas d’arrêt cardiaque repose sur des gestes simples pour lesquels une initiation courte et pratique est de nature à augmenter le taux de survie des victimes. 
Art. 2. − Cette initiation, non obligatoire, a pour objet l’acquisition par la population des connaissances nécessaires à :
- identifier les signes permettant de reconnaître un arrêt cardiaque ;
- réaliser, auprès d’une victime d’un arrêt cardiaque, les gestes permettant d’augmenter les chances de survie.
 
Pour résumer toute personne, même non médecin ou non secouriste, peut utiliser un défibrillateur externe automatique (D.E.A), mais une formation non obligatoire augmente considérablement le taux de survie d’une victime en arrêt cardio-respiratoire. Je ne peux que vous conseiller de faire cette initiation !!!!

Après cette partie concernant les obligations des clubs de judo intéressons-nous à la trousse de soins.
 
Pour les clubs nous allons trouver sensiblement la même composition que pour la trousse personnelle du judoka, mais en volume plus important.
Toutefois cette trousse de devra pas comporter de médicament (car la réglementation pour les établissements accueillant des mineurs est formelle : seul une prescription médicale permet la délivrance d’un médicament à un mineur).

Nous retrouverons donc :

Protection et hygiène
  • des gants à usage unique (de plusieurs tailles de préférence)
  • des sacs permettant de récupérer les déchets
  • un gel hydro alcoolique et/ou un savon (si un point d’eau se trouve à proximité du tatami)
Pansement
  • sérum physiologique en unidose
  • désinfection en unidose et de préférence non coloré
  • compresses stériles (par paquet de 2 à 5)
  • pansement de différentes tailles (ou en bande à couper)
  • bande adhésive (de différentes largeurs car il faudra penser aux straps des doigts, genoux, cheville ou poignet par exemple)
  • sparadrap
  • bande en crêpe de type velpeau (r)
  • un corps gras pour les brulures (type tulle gras (r))
Saignement
  • mèches hémostatiques
  • compresses
Coup et hématome
  • vessie pour la glace (attention à ne jamais appliquer directement la vessie de glace sur la peau)
  • bombe de froid (respecter une distance de 15 à 20 cm avec la zone à traiter
  • poche de froid instantané (même recommandation que pour les vessies de glace)
Matériel
  • couverture de survie
  • écharpe triangulaire
  • une paire de ciseaux à bout rond
  • pince à écharde
  • attelle de cheville et de genou si possible
  • brancard si possible
Divers
  • sucre en poudre ou en emballage individuel
  • mouchoirs en papier
  • tableau des numéros d’urgence et utiles


Bien évidemment il faudra mettre l’ensemble dans un sac ou une boite assez grande et réservé uniquement à cet usage et rapidement identifiable.

Je conseille le sac ou une valise qui peut être emmené en compétition par les responsables du club par exemple.

A votre guise de compléter cette trousse pour la rendre plus efficace encore.

Il convient de vérifier régulièrement les péremptions et donc de s’astreindre à inspecter de manière périodique l’ensemble des matériels.

Pour rendre la tâche plus facile et plus rapide vous pouvez faire un tableau avec une colonne produit et en face une colonne avec la date de péremption inscrite au crayon à papier. Cela vous permets donc de voir rapidement quel matériel ou produit est périmé. Une fois remplacé dans la trousse il vous reste à changer la date dans le tableau.

En espérant que maintenant que vous avez une belle trousse de secours, elle restera dans un placard du dojo !

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