Sur le blog, je vous propose
des interviews ultra courtes et collaboratives. Ultra courtes car
seulement 3 questions. Collaboratives car si vous le souhaitez un
deuxième épisode pourra être produit en posant vos questions ici : je pose une question.
Et si vous aimez je vous invite à partager le lien de l'article sur
tous vos réseaux sociaux pour faire connaître Caroline, le circuit vétéran
et le projet du blog cestquoitonkim. Si vous souhaitez recevoir par
mail les liens vers les prochains articles cliquez sur : je m'inscris. Je vous laisse en bonne compagnie avec Caroline. Bonne lecture.
Qui es-tu ? (Présent)
Le judo, c’est un sport de famille, je vis « judo » depuis que je suis née.
Moi, c’est Caroline CALVEZ (LE BIHAN), 35 ans, je suis professeure de judo, préparatrice mentale, coach sportif et arbitre nationale de judo.
Je suis la maman de 2 petites filles, Liloo et Luana, 9 ans et 6 ans. Toute ma famille fait du judo, mes parents qui sont aussi mes professeurs, mon mari et mes filles.
En 2017, après une pause de 8 ans, j’ai décidé de reprendre le judo pour moi et la compétition. Objectif : perdre le poids de mes grossesses et participer au tournoi vétéran de Tours. Quel plaisir de refaire de la compétition, de retrouver ce bon stress et de se challenger. Résultat : une belle médaille d’or, des gros combats et des jolies rencontres avec d’autres vétérans.
Après ce 1er tournoi, je me suis donné le défi de participer aux championnats du monde vétéran, à Olbia (Sardaigne), 6 mois plus tard. Un gros challenge en perspective : trouver des sponsors, créer une cagnotte participative, se préparer physiquement et mentalement, organiser le voyage. J’irai là-bas accompagnée de mon papa, qui me coachera. Un championnat qui se déroulera très bien, avec au final une belle médaille de bronze autour du cou. Avec du recul, je suis contente du résultat, car la pression sur un premier championnat international est difficile à gérer.
Il y a beaucoup de choses différentes, par rapport à un championnat départemental, régional ou national classique. Tout d’abord, la veille de la compétition, il y a l’accréditation, là où on vérifie si on a bien payé l’inscription au championnat, on nous donne ce tour de cou appelé « accréditation » qui est un laissez-passer, à garder tout le temps sur soi jusqu’à ce qu’on monte sur le tatami pour combattre. Le jour de la compétition, il y a ces grandes télés dans la salle d’échauffement (une par tapis), avec les 15 prochains combats. On va ensuite dans la salle d’appel avec son coach lorsqu’on va combattre dans environ 7 combats et là des organisateurs vérifient la taille de notre judogi, de notre ceinture, du dossard. Et ensuite, on passe dans le couloir, ce moment magique d’attente, de concentration et de montée d’adrénaline avant de combattre.
J’ai ensuite participé aux championnats d’Europe vétérans à Glasgow en juin 2018, où je suis monté sur la 2ème marche podium.
Au mois d’octobre suivant, direction Cancùn avec mon mari comme coach, pour les championnats du monde vétéran, nous avions mis en place de la préparation mentale, car mon mari venait d’avoir la certification. Ce fut la journée la plus dure de ma vie, il y avait une heure d'attente entre chacun de mes combats, nous avions mis une routine de performance entre chaque combat. J’ai fini ma journée épuisée mais contente et satisfaite de ma nouvelle médaille d’argent. En rentrant en France, mon challenge était d’embarquer mes copains d’entraînements avec moi sur les tournois vétérans.
Ils nous ont suivi, résultat au mois de juillet 2019 aux Canaries, on était 4 copains aux Europe vétéran. Une aventure géniale qu’on a préparée en amont avec tous les amis, pendant le mois de juin et juillet, nous nous sommes entrainé deux fois par semaine au dojo à une vingtaine de judokas du club et des clubs voisins, entre préparation physique, mental et judo. Mon mari et moi avons fait vices champions d’Europe le même jour. Notre prochain objectif était de participer à 9 copains aux Europe vétéran à Athènes en avril 2020, mais covid oblige, ça a été annulé.
Pour préparer les Europe, j’ai participé au championnat de France FSGT seniors, que j’ai gagné. Quelle belle surprise, au mois de décembre dernier, je reçois un mail qui m’annonce que je suis qualifiée pour les jeux mondiaux CSIT au mois de juin prochain en Italie. Nous serons 300 français, toutes disciplines confondues pour ces jeux amateurs. Je m’entraîne actuellement, dans le doute du maintien ou non du championnat.
Le judo pour moi, c’est ça, pleins d’échanges, de surprises, de partage et d’enseignement.
D’où viens-tu ? (passé)
J’ai commencé le judo à l’âge de 9 ans dans le club de judo de mes parents, Jean-Claude et Miwako LE BIHAN. (aujourd’hui 6ème et 8ème dan). Depuis petite, je grandis dans le milieu du judo, mais mes parents me mettent à la gymnastique de l’âge de 6 ans à 10 ans, afin que j’acquière de la souplesse, de la tonicité et de la rigueur, lorsque je commence le judo, j’adore. Rapidement, je démarre la compétition, et fais des titres départementaux, régionaux puis inter-régionaux. Je suis qualifiée à partir de cadette aux championnats de France fédé et UNSS, mais je n’ai jamais fait de podium à cet échelon, car à cette époque, j’avais un blocage au national.
Lorsque j’étais enfant, je passais quasi chaque été au Japon, car ma famille maternelle vit à Tokyo tout près du Kodokan (institut mondial du judo). Petite, je voyais mes parents travailler les katas sur le grand tatami au dernier étage du Kodokan et moi dans les gradins ou chouchoutée par les maîtres sur le bord du tatami. Adolescente, je participais tous les jours aux entraînements d’été du Kodokan ou dans d’autres dojos japonais lorsqu’on voyageait, ce fut des expériences enrichissantes. Découvrir d’autres styles de judo est très intéressant et fait progresser.
J’ai démarré l’arbitrage à l’âge de 10-11 ans d’abord comme commissaire sportif, puis comme arbitre sur les coupes du jeune arbitre. J’ai ensuite passé les échelons d’arbitre départementale, régionale, inter-régionale puis nationale. J’adore échanger aux championnats avec d’autres arbitres, conseiller les plus jeunes, discuter et partager nos avis sur les actions et les combats.
Je suis aussi professeure de judo depuis l’âge de 20 ans, j’adore partager ma passion et l’enseigne de manière ludique. Mon objectif est que chaque judoka qui participe à mes cours se fassent plaisir, et rentre chez lui avec le sentiment d’avoir eu des nouvelles sensations et de s’être bien dépensé. Je prépare les judokas techniquement, physiquement et mentalement à leur objectif et n’oblige personne à faire de la compétition. Certains ne sont pas compétiteurs, et je le respecte, je les oriente sur d’autres choses, car le judo, c’est aussi de l’arbitrage, donner un coup de main aux profs sur les séances ou passer les grades. Et tout peut être complémentaire.
L’été dernier, j’ai passé mon certificat de préparatrice mentale. Avoir des outils concrets sur la motivation, la fixation d’objectifs, la gestion du stress, les routines de performances, la concentration, la confiance en soi, le discours interne et l’imagerie mentale a été une révélation. Le judo, c’est 1/3 technique et tactique, 1/3 physique et 1/3 mental, Shin Gi Tai, et cette étude de l’aspect mental m’a fait progresser personnellement et professionnellement.
Où vas-tu ? (futur)
Comme toujours énormément de projets en têtes. J’aimerais écrire un livre sur le judo et ses techniques et faire des contenus vidéos.
Je souhaite continuer à faire des compétitions et me faire plaisir.
Mon projet est aussi de faire découvrir l’intérêt de la préparation mentale aux autres professeurs de judo et aux athlètes.
Un autre objectif est d’étudier le sport santé, afin de permettre à tous de pratiquer du judo, du taiso en adaptant les exercices à leurs capacités.
Et enfin, progressivement, je souhaite évoluer en arbitrage et peut-être arbitrer à l’international dans quelques années.