Judoka au tapis, un livre de Fabrice Dolian disponible sur le site rakuten.
Cet article est rédigé en toute indépendance par Yannis du club de Judo Self défense de Marly-Le-Roi. Il bénéficie d'un partenariat l'auteur et le blog www.cestquoitonkim.com.
Cet article est rédigé en toute indépendance par Yannis du club de Judo Self défense de Marly-Le-Roi. Il bénéficie d'un partenariat l'auteur et le blog www.cestquoitonkim.com.
Chouette un livre ! J’ai toujours aimé ce moment où je vais profiter d’un tête à tête intime avec une œuvre, en dehors du quotidien. Dès la réception je reconnais là un livre autoédité et je me dis : pas de chance. Pas de chance, pour Fabrice Dolian qui sort son deuxième roman centré sur la région parisienne, après un premier policier qui se situait proche de Figeac, région d’origine de l’auteur. Pas de chance, que de tomber sur un amateur / dévoreur de livres qui affiche une nette préférence pour les écrivains du 19ème siècle pour leur qualité d’expression, à une époque où ils maitrisaient la grammaire latine comme une seconde nature. Pas de chance, car comme ceux qui n'ont pas une belle écriture, mais qui aime la littérature, je suis facilement critique.
Quelques éléments à améliorer
Pour un écrivain, démarrer un roman est difficile. Pour un roman policier c’est encore plus compliqué d’éviter de surjouer les codes du genre. Et là on retrouve l’odeur du tabac, le tabac froid, la bouteille de whisky et la déprime. Je trouve aussi que l’auteur utilise trop d’adjectifs et de poncifs faciles, alourdissant la lecture au détriment de l’histoire.
Il y a aussi quelques imprécisions géographiques qui peuvent passer sous réserve de ne pas connaitre le lieu cité. Par manque de chance, j’habite dans les Yvelines et évoquer le lac de Saint-Germain-en-Laye suffit à me détourner de la lecture. Tout juste peut-on trouver un étang dans la forêt où les dériveurs labouraient le fond jusqu'il y a une dizaine d'année avant de ne plus du tout pouvoir avancer. Pour les familiers de la méthode Arc-En-Ciel DISC, les lecteurs ayant du bleu dans leur profil (« respect de la règle, des normes, … », pour faire simple) peuvent être sensible à ce genre de point.
Un style en devenir
En dehors de ces imperfections, J'ai apprécié le style d’écriture de l’auteur, même si j’ai regretté que sa qualité soit inégale le long du roman. Jouer avec le rythme est un exercice complexe et demande un travail important qui doit être en adéquation avec l'intrigue. Il faut souvent des années d’écriture et de nombreux manuscrits aux meilleurs écrivains pour contrôler ce rythme. Là, je sens les prémices qui pourraient déboucher sur ce résultat dans quelques romans.
Une intrigue qui tient jusqu’au bout
Dans cette histoire le Judo sert de toile de fond. L'auteur arrive à bien faire ressentir l'ambiance de ces pourtours de tatami, sans pour autant le rendre essentiel. On ressent ce côté agréable de connaitre les lieux, partout pareils, dès qu’on approche d’un dojo. A cela, se rajoute une bonne capacité de l’auteur à mettre en valeur ces querelles de clocher entre club, où les destinés des athlètes se confondent avec l’orgueil des entraineurs.
L’intrique est relativement bien ficelée. Tout au long du roman, je me suis demandé : « Qui est le coupable ? », « A qui profite le crime ? », sans jamais réussir à résoudre l’énigme.
Le personnage central est bien dessiné, tout en complexité entre différente facette de sa personnalité. Il peut facilement passer d’un côté tête brulée, à un « nounours » empathique prêt à se jeter dans la gueule du loup avec une naïveté déconcertante.
Et des loups, le roman en est truffé. L’auteur nous surprend régulièrement, en utilisant la fibre sensible de son héros pour prendre des contre-pieds à chaque fois que les soupçons convergent vers un suspect. L’auteur maintient le suspense jusqu'au bout révélant les motivations particulières de tous ceux qui fréquentent ou ont connu le héros, Nicolas, dont la bonne étoile s’est décrochée le jour où il ne fut plus compétiteur.
En conclusion
En conclusion, j'ai apprécié lire ce livre. Il faut passer outre ma critique sévère sur certains points et le lire comme un bon divertissement. Mes remarques sont plus dues à la frustration des ces quelques éléments qui feraient passer l’auteur à un niveau supérieur. J'échangerai avec plaisir avec lui pour en discuter, moi qui suis meilleur critique qu'écrivain.
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